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Paysage du parce que / Cédric Loire - 2014 Un ensemble composite, un labyrinthe, fruit de plusieurs mois d’activité dans l’atelier. Sur papier, des évocations d’« endroits quelconques », des projets d’espaces de peinture. Des photographies enregistrant ce qu’on pourrait appeler des « situations picturales » : détails de corps et de vêtements, fragments d’architecture, objets abandonnés sur le trottoir, configurations particulières de paysages… Des fragments de textes, empruntés à Pasolini, Jonas Mekas, ou écrits par l’artiste elle-même — bribes narratives ou commentaires, amorces de récits ou ouvertures poétiques… Simplement fixé au mur par des rubans adhésifs colorés, l’ensemble fonctionne selon des jeux d’associations visuelles, polysémiques et susceptibles de réagencements, d’ajouts, de retraits ; comme un atlas provisoire, une cartographie mouvante… Inscrite et déployée dans le périmètre restreint d’une pelouse pentue, une installation partage les propriétés d’œuvres antérieures de l’artiste — les Encombrants et les Combinaisons. Conçue et réalisée en quelques jours, elle emploie, pour une large part, les moyens disponibles sur place : des portes de rebut. Déclassées, reconfigurées et devenues afonctionnelles (ni ouvertes ni fermées, à l’instar des Revolving Doors de Duchamp), les portes, maintenues inclinées par une béquille, sont énergiquement couvertes de couleurs vives, chimiques — un suprématisme fluorescent sur fond d’espace vert… C’est dire si l’œuvre de Carole Manaranche parvient à combiner, dans une profusion baroque mais avec une remarquable économie de moyens, des sources souvent fort éloignées : culture populaire et déconstruction du tableau, figuration excentrique et abstraction low tech, ready-made et Do It Yourself… Une joyeuse aventure du regard et du faire.

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